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Compte rendu

Une rencontre inédite en littérature et en sciences humaines à Londres

juillet 2015

[17 avril 2015]

Cette année, les responsables de droits étrangers en littérature et en sciences humaines et sociales se sont accordés pour qu’une rencontre commune à leurs domaines se tienne à Londres le lendemain de la London Book Fair.


Cette année, les responsables de droits étrangers en littérature et en sciences humaines et sociales se sont accordés pour qu’une rencontre commune à leurs domaines se tienne à Londres le lendemain de la London Book Fair.

 

C’était une première de ce genre, ce qui explique pour partie la bonne participation et l’intérêt manifesté : plus de 50 personnes étaient présentes dont près de 30 maisons d’édition britanniques, représentées souvent par des chefs de maison ou des editors, jeunes comme confirmés dans leur métier.

 

Cette rencontre franco-britannique, qui s’est tenue à l’Institut français, comportait deux volets : la matinée a été structurée autour de trois tables rondes avec des interventions croisées, suivies d’échanges avec les participants. Lucie Campos (responsable du Bureau du livre du Royaume-Uni) et Ravi Mirchandani (Picador) ont présenté un panorama de la production éditoriale en littérature dans leurs pays respectifs, Liza Thompson (Bloomsbury), Marcella Frisani (chercheuse à l’EHESS) et Éric Vigne (Gallimard) ont traité de leur domaine de spécialité, les publications en sciences humaines et sociales et, pour finir, c’est le sujet précis de la narrative non fiction – un domaine qui tend à se développer – qui a été détaillé par Leo Hollis (Verso) et Manuel Carcassonne (Stock).

Vera Michalski-Hoffmann (Libella) et Lucie Campos étaient les modératrices de cette matinée très riche.

L’après-midi, plus de 140 rendez-vous – en B to B – se sont tenus.

 

Les éditeurs anglais et français, malgré les trois journées intenses passées à la Foire de Londres les jours précédents, ont exprimé leur intérêt pour cette journée, tant pour la matinée de débats que pour les différents rendez-vous qu’ils ont eus avec leurs homologues. Un participant britannique a insisté sur "le caractère professionnel affirmé" de cette réunion inédite. Le travail avec l’Institut français et l’appui de l’ambassadeur, Sylvie Berman, qui, après une visite de la Foire et du stand français, a invité les participants à la Résidence la veille au soir, ont largement contribué à son bon déroulement.       

                                               

- Jean-Guy Boin

 

 

Qu’en ont-ils pensé ?

 

Manuel Carcassonne, directeur général de Stock, observe que ce type d’opération lui a permis de rencontrer des éditeurs qu’il ne connaissait pas encore. Il regrette de ne pas avoir eu davantage de temps pour approfondir ces nouveaux contacts. Il indique que la "segmentation par thèmes", telle qu’elle a été retenue pour cette session, la narrative non fiction le concernant, oblige à définir le genre tout autant qu’à confronter les pratiques éditoriales.

Il suggère, enfin, d’envisager des ateliers pratiques, par exemple pour les trois thèmes retenus, avec des retours d’expérience concrets (qui publie quoi, succès, échecs, etc.), faisant remarquer qu’ils pourraient apporter des éclairages concrets utiles en complément des présentations.

 

 

Solène Chabanais, directrice des droits étrangers chez Albin Michel

 

BIEF : On sait le marché anglais difficile pour les traductions du français et son évolution en dents de scie depuis les années 70. Qu’en pensez-vous ?

 

Solène Chabanais : Les éditeurs britanniques traduisent peu d’ouvrages, que ce soit en littérature comme en non fiction. Bien que le français soit la première langue traduite, il reste encore à faire pour que notre production soit mieux représentée, et de manière plus constante. 

 

BIEF : Qu’en est-il pour votre maison sur les années récentes pour les domaines traités lors de cette journée ?

 

S. C. : Certains de nos auteurs ont la chance d’être traduits en langue anglaise et de connaître un beau succès en Grande-Bretagne. En littérature, Alex de Pierre Lemaitre s’est ainsi vendu à plus de 100 000 exemplaires et a reçu le prestigieux Dagger Prize ; Amélie Nothomb, publiée dans un premier temps chez Faber & Faber puis chez Europa, est également connue du public britannique ; et de nombreux thrillers de Jean-Christophe Grangé chez Harvill Press ont reçu un bel accueil lors de leur sortie. Dans le domaine de la non fiction, les essais de Paul Veyne sont publiés par Polity Press, ceuxd’André Comte-Sponville chez Heinemann, et récemment encore les droits de traduction de La politique des oracles d’Ariel Colonomos ont été cédés à Hurst & Co. N’oublions pas l’énorme succès chez Phaidon de notre livre de cuisine de référence : Je sais cuisiner de Ginette Mathiot 

La narrative non fiction est sans doute le domaine le moins accessible des trois catégories traitées lors de cette journée.

 

BIEF : Quel rôle peut jouer une rencontre comme celle organisée le 17 avril entre éditeurs français et britanniques dans le développement des cessions ?

 

S. C. : Cela nous permet de rencontrer les éditeurs anglais indépendamment de la foire, lors de rendez-vous par conséquent plus approfondis et sereins. Cela présente en outre l’opportunité de renforcer et d’élargir notre réseau de partenaires. Enfin les débats interactifs entre les intervenants et les participants (professionnels tout aussi bien français qu’anglais) ont permis une vraie dynamique et un réel échange.

Cette session m’a permis de renouveler des contacts, mais aussi d’en créer de nouveaux et d’enrichir le contexte de discussion pour les rendez-vous B to B qui l’ont suivie.



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