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Portrait et entretien de professionnel

Étienne Bonnin, Glénat : "La bande dessinée aux USA gagne en importance"

juillet 2015

Questions à Étienne Bonnin, responsable des droits étrangers chez Glénat, de retour de New York où il a participé à la Rencontre franco-américaine d'éditeurs BD.


BIEF : Quels sont les points les plus importants que vous retirez des interventions de la matinée ?

 

Étienne Bonnin : La forte affluence et la présence de nombreux éditeurs américains sont des points très positifs. Cet événement a permis de rassembler beaucoup d’éditeurs dans un pays peu habitué aux achats de droits, et pas seulement des éditeurs spécialisés BD. Cela prouve un des points abordés : la bande dessinée aux USA gagne en importance.

L’Europe, avec sa grande variété d’ouvrages et de thèmes, est un continent à explorer pour les éditeurs américains. La route est encore longue car, aujourd’hui, les bandes dessinées européennes sont encore peu diffusées et peu lues par le grand public. Mais je préfère voir le verre à moitié plein : les possibilités de croissance sont énormes ! Il faut continuer à persévérer et quelques titres sortiront du lot, amorçant ainsi des ventes plus larges. Cela a déjà commencé, l’édition anglaise du Bleu est une couleur chaude s’est vendue à plus de 36 000 exemplaires.

 

BIEF : Comment voyez-vous l’interaction du papier et
du numérique dans le domaine de la BD des deux côtés de l’Atlantique ?

 

É. B. : Les habitudes de lecture sont très différentes des deux côtés de l’Atlantique. L’accès aux librairies, les contenus, la relation à l’objet et le taux d’équipement des ménages expliquent en partie ces différences.

Néanmoins, le digital reste un formidable outil offrant des perspectives intéressantes. Pour le numérique comme pour le papier, la mise en avant des titres reste un point délicat, notamment pour les titres européens aux USA moins connus du grand public.
Il ne s’agit pas seulement de mettre à disposition, il faut que les lecteurs sachent que ces ouvrages sont disponibles.

 

BIEF : Pensez-vous que les échanges de droits étrangers en BD entre les deux pays peuvent se développer rapidement ?

 

É. B. :  Nous y travaillons tous les jours ! Petit à petit, nous apprenons à nous connaître et à découvrir les ponts qui peuvent exister entre nos marchés. Et il semble que ces ponts sont de plus en plus solides. Les éditeurs américains jouent un rôle essentiel dans ces relations. C’est grâce à leur ouverture sur la production européenne et à la volonté de faire découvrir des histoires spécifiques au public américain que les choses avancent. Par ailleurs, acquérir des droits est un bon moyen pour un éditeur d’élargir son catalogue tout en maîtrisant les coûts.


Propos recueillis par Jean-Guy Boin