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Compte rendu

23e Foire internationale du livre de Taipei : un carrefour en Asie

avril 2015

[11-16 février 2015]

Depuis 15 ans le BIEF participe à ce salon. À la fois ouverte au public et rendez-vous pour les professionnels de l’édition, en particulier les acheteurs et vendeurs de droits, cette manifestation représente pour les éditeurs français un autre grand moment asiatique dans l’année, après le Salon du livre de Pékin.


Une présence française assidue

Depuis toujours tournée vers l’international, cette foire mobilise bon nombre de professionnels étrangers, principalement coréens et japonais pour ce qui concerne la région, mais également français, américains, allemands, belges, australiens et néo-zélandais, dont le pays était l’Invité d’honneur de cette année.

 

Cela fait 15 ans que le BIEF participe à ce salon. À la fois ouverte au public et rendez-vous pour les professionnels de l’édition, en particulier les acheteurs et vendeurs de droits, cette manifestation représente pour les éditeurs français un autre grand moment asiatique dans l’année, après le Salon du livre de Pékin. À lui seul, le marché taiwanais est loin d’être négligeable : en 2013, ce sont près de 200 titres dont les droits de traduction ont été cédés à des éditeurs taiwanais, pour moitié dans le secteur du livre de jeunesse.

 

Cette année, le BIEF présentait sur son stand une sélection d’environ 1 200 titres, gérée par le partenaire de toujours, la librairie Le Pigeonnier. Le stand français réunissait une délégation  particulièrement importante et variée de professionnels, puisqu’un séminaire de libraires francophones d’Asie était organisé au même moment à Taipei par l’AILF (Association internationale des libraires francophones) et le BIEF.

 

Ainsi, libraires, éditeurs (Sophie Bancquart, Le Pommier, et Marguerite Tiberti, éditions du Ricochet), responsables de droits (Christine Legrand-Bonnard, Libella, Sophie Castille, Mediatoon, Giulia Scandone, Auzou, Anne Desramé, Fleurus, Pierre-Jean Furet, Hachette pratique et Pixie Shields, Marabout), agents (Solène Demigneux, Dakai Agency, et Sally Mack) et auteurs (Clément Oubrerie, Stéphane Beaujean et Baptiste Beaulieu) ont pu échanger sur leur métier et les tendances du moment.

Par ailleurs, le Salon de Taipei n’a pas failli à sa réputation : très dynamique pour les prises de rendez-vous et les contacts avec les professionnels locaux, il provoque aussi des moments informels à même d’approfondir des discussions.

 

Trois conférences organisées en liaison avec le Bureau du livre de Taipei, solide partenaire du BIEF pour cet événement, ont permis de mettre en avant l’édition française dans ses thématiques et son savoir-faire. Sophie Castille a présenté la bande dessinée à travers ses principaux courants et son histoire. C’est de l’édition jeunesse scientifique dont il a été ensuite question avec une interview de Sophie Bancquart et de Marguerite Tiberti sur leurs méthodes pédagogiques, leur rapport aux différentes tranches d’âges, à la fiction et à l’image. Enfin, Christine Legrand-Bonnard est venue parler des enjeux pour une maison d’édition de la traduction de ses auteurs à l’étranger, du métier de responsable de droits, de ce qui le différencie de celui des agents littéraires et pourquoi ces derniers sont peu nombreux en France.
 

Libraires et éditeurs coude à coude

C’est dans ce contexte que, pour la première fois, ont été réunis des libraires, qui vendent des livres français à Pékin, Shanghai, Hong Kong, Taipei, Singapour, Fremantle ou Bangkok, et des éditeurs qui vendent les droits de traduction. Tenue à la suite de l’inauguration du Pavillon français, cette rencontre a d’abord été l’occasion pour les libraires de découvrir le métier de responsable de droits, à travers différents témoignages. Les discussions ont ensuite porté sur les formes de coopération à envisager entre libraires à l’étranger, éditeurs et responsables de droits.

Ainsi, pourquoi ne pas imaginer que les premiers puissent aussi renseigner les acteurs des ventes de droits sur les marchés locaux, sur les livres et les thèmes à succès ? Au-delà de leurs traditionnelles clientèles françaises et francophones, ces librairies sont en effet souvent un point de repère pour des traducteurs ou pour des éditeurs locaux, que la culture française et ses auteurs intéressent. Implantées au cœur des villes, les librairies françaises en Asie sont aussi en lien étroit avec la vie culturelle du pays et ont souvent une bonne connaissance des catalogues et des choix éditoriaux dans le pays.

 

La publication par un éditeur local d’une traduction d’un auteur français donne souvent d’ailleurs l’occasion d’une actualité. Et, s’il arrive régulièrement qu’un auteur traduit soit invité dans le pays pour la sortie de son livre, la librairie française n’est pas toujours associée en temps utile à la préparation de la manifestation. C’est sur cet autre point, l’organisation de la promotion d’un auteur traduit, que les libraires présents ont interpellé les éditeurs et les responsables de droits, en souhaitant une meilleure communication entre les différents départements au sein d’un groupe d’édition, notamment avec la diffusion.


Laurence Risson, Pierre Myszkowski

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