Lami arménien
Ce roman d'une amitié de jeunesse révèle un épisode crucial de la vie d'Andreï Makine.
Le narrateur, qui vit dans un orphelinat de Sibérie, devient le garde du corps d'un garçon de son âge, Vardan, persécuté par les autres en raison de sa pureté et de sa santé fragile.
En suivant ces deux adolescents, nous arrivons dans un quartier déshérité, le Bout du diable, où réside une petite communauté d'Arméniens venus soutenir leurs proches emprisonnés à 5 000 kilomètres de leur patrie.
Nul n'oubliera plus les magnifiques figures de ce « royaume d'Arménie » ouvert aux déracinés « qui n'ont pour biographie que la géographie de leurs errances » - ces humbles « copeaux humains sacrifiés sous la hache des faiseurs de l'Histoire ».
Dans la lumière d'une double nostalgie - celle des Arméniens pour leur pays natal et celle de l'auteur pour son ami disparu - ce roman s'impose d'évidence comme un grand classique.