Célébrée dès les années 1960 pour ses emblématiques Nanas et ses peintures de Tirs, l'artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle (1930-2002) poursuit dans les années 1980 et 1990 un parcours marqué par une liberté, une indépendance, une diversité d'oeuvres et un engagement exemplaires.
Ces deux décennies voient l'aboutissement du monumental Jardin des Tarots, en Italie, à la fois lieu d'art et de vie. La rencontre directe avec le public, hors des lieux d'exposition traditionnels, intéresse particulièrement l'artiste, qui imagine des oeuvres pour l'espace public tout en cherchant à faire entrer l'art chez chacun à travers la création de mobilier, de bijoux ou encore de parfums. Ce modèle d'entrepreneuriat novateur lui permet d'être son propre mécène pour le chantier du Jardin des Tarots.
Elle qui avait très tôt développé une conviction féministe continue son combat pour les droits des femmes. Elle défend également les malades du sida, la représentation noire, ainsi que la cause animale et la lutte contre le réchauffement climatique, en écoféministe avant l'heure. Avec la liberté de parole qui la caractérise, elle se consacre aussi à l'écriture. Malgré les difficultés, son engagement sans faille s'affirme résolument sous l'angle de la liberté et de la joie.