Enfermée dans un camp du simple fait de ses origines
musulmanes, la narratrice se souvient. Enfant, elle a
été marquée par l'abandon de sa langue maternelle,
le berbère, qu'elle parlait en Algérie où elle est née.
L'école française lui a donné les clefs d'un autre
monde, et une nouvelle langue.
Plus tard, elle devra apprendre à vivre avec une
autre violence : le déni de la diversité de celui qu'on
noie sous la figure générique du «Musulman».
Cette femme, devenue adulte, étouffe. Acculée, elle
tente de fuir. Mais la convulsion islamique qui agite le
monde la rattrape. Elle se retrouve prisonnière.
Dans ce texte inspiré et visionnaire, dont la première
édition date de 2005, Zahia Rahmani témoigne de
l'injonction qui nous est faite de coller à une identité
prédéterminée et, plus largement, elle interroge la
fabrication du paria.