La gouvernance des questions environnementales ne peut plus ignorer l'enjeu démocratique, ici
entendu comme l'ensemble des dispositions destinées à réduire les inégalités environnementales
et à faire participer toutes les parties prenantes à la gestion de l'environnement.
S'il est donc nécessaire de s'interroger sur la façon dont se réalise la démocratie environnementale au
plan international, il est tout aussi utile d'en connaître les conséquences du point de vue de la légitimité
et de l'efficacité de la protection juridique de l'environnement.
La question de l'adaptation de la diplomatie à l'impératif de protection de l'environnement fait partie de
ces interrogations fondamentales auxquelles le droit et la pratique apportent des réponses variées. Tous
les champs de l'action diplomatique peuvent être convoqués. Ainsi les droits de l'homme, le commerce
et l'investissement, le développement, tout autant que la problématique de la paix et de la sécurité,
intègrent l'environnement. Ils sont, même, l'une des préoccupations principales des négociations
multilatérales et des processus politiques.
La diplomatie n'est plus l'apanage des seuls Etats. Le dire en ces termes ne fait pas justice à la variété
des outils et instruments à la disposition des acteurs de l'environnement. Les Conférences des Parties
des conventions internationales sont désormais l'occasion de dépasser les cadres classiques des
négociations pour intégrer et faire participer d'autres intervenants à la prise de décision environnementale.
Il est devenu classique de dire que les individus, experts scientifiques ou autres, ou les organisations
non gouvernementales, pour ne citer que ce qui ne relève pas de l'Etat, sont de plus en plus sollicités à cet
égard.
Les processus de négociation, de décision et d'application ainsi que d'évaluation et de contrôle des
instruments internationaux de protection environnementale, ayant comme fin la mise en oeuvre de la
démocratie environnementale, structurent la réflexion que cet ouvrage se propose de présenter.
Il est, principalement, le fruit du colloque «Démocratie et diplomatie environnementales : acteurs
et processus en droit international» tenu le 27 juin 2014 au Palais de justice de Paris, organisé avec
le soutien du Centre Maurice Hauriou de l'Université Sorbonne Paris Cité (Paris Descartes), dans le
cadre du programme ANR-DEMOENV.