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Compte rendu

La Foire du livre de Varsovie, un événement qui attire toujours plus de monde

juin 2017

18-21 mai 2017

Refondée en 2013, la Foire du livre de Varsovie attire de plus en plus de visiteurs et de professionnels étrangers. Cette année, elle était avant tout le lieu où la profession débattait sur le prix unique du livre. Un projet qui n’a jamais été aussi proche d’aboutir en Pologne.


Le BIEF a participé à la Foire du livre de Varsovie qui s’est tenue du 18 au 21 mai. À l’initiative des éditeurs, ce salon est, depuis 2013, organisé au Stade national, initialement construit dans l’objectif d’accueillir les matchs de football de l’Euro 2012. Un changement heureux : la fréquentation de cette foire connaît une tendance à la hausse depuis sa création ; les organisateurs l’estiment à 75 000 personnes en 2017 (70 000 en 2016). L’Allemagne était cette année le pays invité d’honneur de la Foire, signe fort dans un contexte politique tendu entre les deux pays, sur la question européenne notamment.

 

Bientôt le prix unique du livre également en Pologne ?

La Chambre polonaise du livre, la Foire du livre de Francfort, le Goethe-Institut et l’Institut français de Pologne ont organisé une table ronde consacrée au soutien à la librairie. Elle rassemblait Patrice Locmant du ministère français de la Culture, Jessica Sänger du Börsenverein, Britta Jürgs de la Kurt Wolff Fondation et Maciej Dyda, du ministère polonais de la Culture. Très vite, la question du prix unique du livre en tant que politique publique permettant de maintenir une diversité et une pluralité de points de vente a été abordée. Une telle loi n’existe pas, aujourd’hui, en Pologne. Plébiscitée par les éditeurs depuis de nombreuses années, elle fait face à l’opposition des associations de consommateurs d’une part, et à une certaine réserve politique d’autre part, aussi bien de l’ancien gouvernement très libéral qui rejetait l’idée de réguler un secteur économique, que du gouvernement actuel, conservateur et plus interventionniste, qui craint une augmentation du prix du livre contraire à ses engagements en faveur du pouvoir d’achat.

Pourtant, un tel projet de loi n’a jamais été aussi proche d’aboutir ; le ministère polonais de la Culture a lancé une grande consultation des professionnels du livre polonais à ce sujet et devrait annoncer dans l'été sa décision quant au système retenu.

 

Un marché créatif pour les albums jeunesse

Le stand du BIEF, tenu par la librairie Edukator, a accueilli plusieurs représentants de maisons d’édition françaises : Joëlle Liabaud (Nathan), Alyzée Dabert (Gallimard Jeunesse), Edmond Lee (Les Humanoïdes associés). Une partie du stand était occupée par UNI-Presse qui, après plusieurs années d’absence à la Foire du livre de Varsovie, présentait à nouveau son offre d’abonnements à des magazines. Caroline Fabre, responsable des droits du groupe Bayard, était également présente sur place. Beaucoup de représentants du secteur jeunesse, donc. Et pour cause ; d’après Joëlle Liabaud, dont le déplacement à Varsovie était une "première" : "Ce qui m’a le plus frappée, c’est le grand nombre d’albums de haute qualité. Sur le plan graphique, il y a une grande créativité [et pourtant], on trouve bon nombre de livres bon marché." Pour autant, "Le marché polonais n’est pas très nerveux en ce qui concerne les achats. Les éditeurs achètent de manière très prudente, et les prix de vente sont assez bas, ce qui rend parfois les cessions des livres animés en coproduction assez difficiles", remarque-t-elle.

 

De nombreux auteurs français présents sur le salon

L’Institut français de Pologne disposait d’un stand - jouxtant le stand du BIEF – sur lequel étaient présentées les activités de sa médiathèque, ainsi que les livres traduits du français vers le polonais avec l’aide de l’Institut. Des auteurs étaient invités pour l’occasion, soit par l’Institut français directement, soit par les éditeurs polonais. Ainsi, Maxime Chattam (Albin Michel) était invité par son éditeur polonais, Sonia Draga, pour plusieurs séances de dédicaces et présentations d’ouvrages. Natacha Henry, auteure du livre Les sœurs savantes : Marie Curie et Bronia Dluska, deux destins qui ont fait l’histoire (Vuibert) était également présente pour le lancement de la version polonaise de l’ouvrage (édité chez Publicat S.A.) et les auteurs de la bande dessinée Irena (Glénat), consacrée à Irena Sendlerowa, ont animé plusieurs ateliers à l’Institut français, en marge du Salon.


Claire Mauguière

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