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Compte rendu

La France à l’honneur au Salon du livre de Bogota

juin 2017

25 avril - 8 mai 2017

Considérée comme l’une des plus importantes d’Amérique latine, la Foire internationale du livre de Bogota a rendu hommage à la France cette année. Une occasion de présenter l’édition française mais aussi de découvrir la production colombienne, souvent mal connue.


C’est la deuxième fois, en une vingtaine d’années, que la France était à l’honneur de cette manifestation. Cette participation s’est inscrite dans le cadre de l’année France-Colombie qui dure jusqu’au mois de décembre prochain.

 

Au cœur de la Foire, un pavillon de 3 000 m² proposait un espace de conférence, trois librairies qui commercialisaient une sélection de 7 000 titres, faite par l’Association colombienne des Libraires indépendants (ACLI) et un espace dédié à la jeunesse et à la bande dessinée où étaient présentées deux expositions (Patrice Killoffer et Claude Ponti). Une vingtaine d’auteurs dont Serge Bloch, Marie-Aude Murail, Jul, Pierre Lemaitre, Véronique Ovaldé ou encore François Jullien ont composé le programme culturel proposé par l’Institut français. 

 

Les professionnels du livre français à la rencontre de leurs homologues colombiens

Dans ce contexte, la délégation française a participé au volet professionnel de la Foire. Dans un espace dédié aux visiteurs professionnels, le BIEF a exposé une sélection d’environ 1 000 titres et organisé un espace de travail pour les responsables de droits : Ophélia Benard (Mediatoon), Marie Dessaix (Nathan), Evelyne Le Bourse (Larousse), Prudence Mukendi (Piccolia), Alessandro Munari (Glénat) et Yann Szwec (Tyalgr). 

De leur côté, Paul Garapon (PUF), Jacques Glénat (Glénat), Isabelle Laffont (Jean-Claude Lattès), Alain Serres (Rue du Monde) et Boris Flacsu (Librairies Chantelivre), invités par l’Institut français, ainsi que Jean-Guy Boin (BIEF) et Vera Michalski-Hoffmann (Présidente du BIEF) ont participé à des conférences sur leur métier et les tendances du marché du livre en France.

 

Une industrie locale très dynamique et de plus en plus reconnue

C’est avec enthousiasme, et pour certains avec étonnement, qu’ils ont découvert (ou redécouvert) des éditeurs, très actifs localement, qui développent une production avec des standards identiques à ceux des Occidentaux. Si leur activité conduit à une offre de livres d’origine locale très importante, celle-ci reste très marquée par la présence des livres étrangers produits et commercialisés par les filiales des groupes espagnols.

 

Certains segments de l’édition, comme la jeunesse ou les SHS (souvent les plus spécialisés et les moins grand-public), sont très créatifs et dynamisent indéniablement la production locale. Celle-ci commence d’ailleurs à être reconnue dans des grands événements mondiaux de l’édition, comme à Bologne, où La Mujer de la guarda, album jeunesse publié chez Babel Ediciones, fût couronné du prix New Horizons en 2017.

 

Le besoin de s’associer entre confrères

Comme c’est le cas dans le monde arabe où les éditeurs traitent avec une seule et même langue sur un vaste territoire composé de plusieurs pays, les éditeurs colombiens ressentent de plus en plus le besoin de s’associer à leurs confrères du continent. Afin de contourner les difficultés liées à la distribution dans une zone géographique économiquement, voire dans certains cas politiquement, instable ; différents schémas sont envisageables : achat commun de droits de traduction et/ou impression mutualisée et/ou diffusion mutualisée. Certains projets comme La Diligencia, structure de distribution commune à des éditeurs colombiens, créée en 2013, leur permet d’amortir les coûts de transport et de mettre en commun leur réseau de librairies. Dans une autre optique, celle d’investir le marché espagnol, la librairie La Fabulosa a été créée à Madrid en mars dernier, à l’initiative d’un groupe de douze éditeurs jeunesse latino-américains (du Mexique, d'Argentine, de Colombie, du Chili et du Venezuela).

 

Bogota regorge de librairies

Si Bogota n’est pas représentative du réseau de librairies que l’on trouve sur l’ensemble du pays, la capitale regorge de librairies. Le réseau de l’Association colombienne des Libraires indépendants (ACLI), composée d’une trentaine de librairies, dont plus de la moitié à Bogota, témoigne de la vivacité et de la modernité du monde du livre en Colombie. La Colombie ne dispose pas de loi sur le prix unique du livre, mais pratique le prix conseillé. Ainsi, les libraires peuvent proposer librement des réductions à leurs clients, mais sur la base du prix que l’éditeur a fixé.

 

Avec 550 000 visiteurs en 2017, la FILBo est une plateforme importante

S’il est encore trop tôt pour le dire, le processus de paix mis en place depuis la fin de l’année dernière est prometteur pour le développement du pays et donc favorable à l’épanouissement de la culture en général et du livre en particulier. Dans ce contexte, le Salon du livre de Bogota est une plateforme commerciale importante (550 000 visiteurs cette année) pour les acteurs de la chaîne du livre qu’ils soient nationaux ou régionaux. Événement fédérateur pour les éditeurs de la zone latino-américaine, nous espérons qu’il a été porteur pour les éditeurs français qui s’y sont déplacés.


Laurence Risson

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