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Que peut bien attendre un éditeur polonais d’une scoute française ?

juillet 2016

Par Zéline Guéna, scout.

Les ventes en Pologne semblent se décalquer sur les ventes en France, toutes proportions gardées pour un pays d’environ 40 millions d’habitants. Un premier roman à 5 000 exemplaires est un bon score, un livre commercial à 10 000 aussi, à partir de 100 000, il est considéré comme un méga best-seller.


Nos éditeurs polonais souhaitent de la part de romanciers français un point de vue paradoxal, une certaine insolence, des auteurs à forte personnalité tels qu’Amélie Nothomb ou Éric-Emmanuel Schmitt ; ou, pour la touche parisienne, Anna Gavalda et Mazarine Pingeot. Michel Houellebecq se vend très bien, tout comme Virginie Despentes, ainsi que Comment être une Parisienne, d’Anne Berest. Quelques raretés, comme Maurice Druon et ses Rois maudits, dû au succès de la série Game of Thrones, ou Thomas Piketty tiennent le haut du pavé de la liste des best-sellers. Et quelques déceptions parfois : le célèbre Fakir dans l’armoire Ikea n’a pas connu le succès escompté chez Sonia Draga, de même que La vérité sur le cas Harry Québert de Joël Dicker, chez Albatros, malgré une belle promotion.

 

Si l’on étudie les succès dans le genre Woman’s commercial fiction, l’offre française connaît un léger recul car beaucoup d’auteures polonaises, blogueuses entre autres, ont récupéré ce créneau ; et le lectorat préfère actuellement ce qui s’inspire de la réalité polonaise. Les "thrillers culturels" type Alexis Ragougneau et Fred Vargas, comme les polars noirs, sont toujours en vogue, mais sans trop de problèmes sociétaux s’il vous plaît…

 

Actuellement, en non-fiction, certains éditeurs comme Czarna Owca recherchent des ouvrages de vulgarisation philosophique, légers, et avec un thème dominant, comme par exemple Marcher, une philosophie de Frédéric Gros, qui se vend bien.

Malgré le nombre élevé d’auteurs anglo-saxons dans le secteur du young adults, les Français présents depuis peu prennent des parts de marché. Ainsi Otwarte annonce, pour début juin, le lancement de Phobos de Victor Dixen, auteur Robert Laffont et Gallimard.

 

Dans un tout autre domaine, celui du style de vie "chic parisien" sophistiqué, astuces de beauté et trucs de maquillage, conseils vestimentaires sont toujours recherchés malgré un nombre croissant de parutions dans ce secteur en Pologne.

 

A vrai dire, un éditeur polonais attend à peu près les mêmes choses qu’un éditeur allemand, les deux marchés étant voisins à tout point de vue et en demande les mêmes caractéristiques et les mêmes produits. La liste des best-sellers polonais ressemble d’ailleurs beaucoup à la liste allemande. Elle se compose pour moitié de livres étrangers, avec en grosse majorité des traductions de l’anglais et, depuis peu, des langues scandinaves.

Les auteurs français y sont présents avec Éric-Emmanuel Schmitt et Bernard Minier, Virginie Despentes, Michel Houellebecq ou Emmanuel Carrère.

 

Les ventes en Pologne semblent se décalquer sur les ventes en France, toutes proportions gardées pour un pays d’environ 40 millions d’habitants. Un premier roman à 5 000 exemplaires est un bon score, un livre commercial à 10 000 aussi, à partir de 100 000, il est considéré comme un méga best-seller.


Zéline Guéna est scout, entre autres, auprès de Wydawnictwo Literackie (Cracovie)