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La littérature française devient peu à peu familière au lecteur coréen

mars 2016

22% des livres publiés en Corée (hors scolaire) sont des traductions. Avec 641 titres, le français représente 6% de la totalité de ces traductions (10 396 titres) publiées souvent avec l’aide des programmes de soutien à la cession et à la traduction de l’Institut français.


Selon l’enquête de la KPA (Korean Publishers Association), 22% des livres publiés en Corée (hors scolaire) sont des traductions. Avec 641 titres, le français représente 6% de la totalité de ces traductions (10 396 titres) publiées souvent avec l’aide des programmes de soutien à la cession et à la traduction de l’Institut français.

C’est ainsi que les éditions Maumsanchaek ont fait paraître les huit titres français suivants : Mygale de Thierry Jonquet, Chien blanc, Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, Adieu Gary Cooper, Les cerfs-volants et Clair de femme de Romain Gary, Ainsi soit Olympe de Gouges de Benoîte Groult et Correspondance de Camille Claudel. Compte tenu du nombre de titres français par rapport à ceux traduits d’autres langues publiés dans notre maison d’édition, le soutien de l’organisme semble assez "positif" pour nous permettre de promouvoir la culture française.

 

La littérature française élargit constamment son champ sur le marché du livre en coréen. Par exemple, tous les romans figurant dans le palmarès des dix auteurs français de "best-sellers" de l’année 2015, réalisé par Le Figaro littéraire, sont traduits en coréen, attirant plus largement l’attention du lecteur coréen sur le livre français : L’instant présent de Guillaume Musso, Si c’était à refaire de Marc Levy, Un avion sans elle et Nymphéas noirs de Michel Bussi, Demain j’arrête ! de Gilles Legardinier, L’Armée furieuse de Fred Vargas, Soumission de Michel Houellebecq, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker, Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan et Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin. La littérature française n’est plus inconnue, mais devient peu à peu familière.

En Corée, les prix littéraires, tels que les prix Nobel de littérature, le Goncourt et le Renaudot, intéressent beaucoup le public. Depuis que Modiano a obtenu le prix Nobel de littérature, ses livres rencontrent un nouvel écho chez les lecteurs, et le prix Goncourt est la clé du succès de La carte et le territoire de Michel Houellebecq, des Ombres errantes de Pascal Quignard et d’Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre.

 

Nous pouvons nous attendre à ce que cette présence en littérature favorise l’augmentation du nombre de traductions et publications des ouvrages de philosophie, de sciences humaines et sociales.

 

Les classiques de la littérature française attirent aussi régulièrement l’intérêt des éditeurs et du public coréens. Les auteurs contemporains qui construisent une vision singulière du monde, telles Amélie Nothomb et Annie Ernaux, sont également populaires. Contrairement à la littérature, les sciences humaines et sociales françaises sont moins lues que celles traduites de l’anglais. Exceptionnellement, Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty a eu un franc succès en Corée - best-seller de l’année 2014 - comme dans le monde entier, et l’auteur s’est rendu dans notre pays pour y rencontrer ses lecteurs.

 

Les éditions Maumsanchaek publient des livres de religion,d’art et les romans de Romain Gary. Pour promouvoir encore davantage cette œuvre qui  a  déjà  ses  lecteurs fidèles et passionnés, la maison a publié un journal intitulé Romain Gary, au format tabloïd et gratuit, et a organisé une "Nuit de la lecture Romain Gary" en mai 2014 au Centre culturel français à Séoul. Trois romanciers coréens, Lee Seung-u, Ham Jeung-im et Jo Kyung-ran, y lisaient à haute voix les passages des ouvrages de Romain Gary, en partageant leurs impressions avec plus de 200 participants.

Signalons aussi que les ventes de Mémoire d’un croyant de l’abbé Pierre se maintiennent depuis quinze ans.

 

Les échanges avec les organismes français permettent de mieux faire connaître la culture française. En ce qui concerne le secteur, les professionnels et les institutions coréennes suivent avec attention le modèle français. Il y a un an et demi, une législation sur le prix unique du livre, s’inspirant de la loi Lang, est entrée en vigueur en Corée. Les mesures du CNL, pour encourager, motiver la lecture et assurer des ressources aux éditeurs et aux libraires, suscitent aussi beaucoup d’intérêt.

 

Le développement de l’Internet facilite l’accès aux informations concernant les publications de livres. Il reste encore beaucoup de possibilités pour la littérature française sur le marché du livre en Corée, qui s’élargit aux domaines des livres numériques et des applications mobiles de lecture pour les jeunes générations. J’espère qu’à travers la littérature, l’amitié entre la France et la Corée gagnera en profondeur et en dynamisme.


Jeong Eun-suk, directrice des éditions Maumsanchae. Traduit par Mihwi Park

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