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Éditions pour la jeunesse en Corée et en France : je t’aime moi aussi

mars 2016

L’intérêt de l’édition et des lecteurs français pour les publications coréennes en jeunesse est à mettre au crédit du grand talent des illustrateurs et illustratrices, de la qualité esthétique des livres, de l’universalité de certains thèmes traités, du savoir-faire pour mêler connaissance et plaisir.


Si la part des traductions est importante dans la production coréenne, en même temps la littérature jeunesse coréenne s’exporte bien : elle est notamment assez bien représentée en France.

Certaines maisons consacrées, comme l’a été Chan-Ok à sa création (désormais chez Flammarion Jeunesse), d’autres spécialisées sur tout ce qui vient d’Asie, comme Philippe Picquier, d’autres maisons jeunesse publiant des littératures jeunesse d’ailleurs tels L’école

des loisirs, Actes Sud Junior, Sarbacane, Didier jeunesse, Le Ricochet, Rouergue, Memo… jusqu’à de petites maisons comme Pastèque, liste non exhaustive…

 

Parmi les auteurs du salon, cinq sont des auteurs pour la jeunesse et une exposition sera consacrée dans le cadre de Livre Paris à cette édition jeunesse très créative.

 

L’intérêt de l’édition et des lecteurs français pour les publications coréennes en jeunesse est à mettre au crédit du grand talent des illustrateurs(trices), de la qualité esthétique des livres, de l’universalité de certains thèmes traités, du savoir-faire pour mêler connaissance et plaisir.

Le livre pour la jeunesse français est de son côté recherché par les éditeurs coréens, les chiffres des cessions l’attestent.

 

Quelles sont les raisons d’un tel succès ?

 

Questions à Elsa Giroux et Muriel Park

 

Elsa Giroux, responsable des droits étrangers et dérivés aux éditions Thierry Magnier et Hélium, travaille pour les cessions vers la Corée

– en nombre significatif – avec Muriel Park d’Orange Agency.

C’est donc ensemble qu’elles ont répondu à nos questions.

 

BIEF : Dans les échanges avec la Corée, la jeunesse est le domaine le plus important pour les cessions de titres français. Que diriez-vous des raisons de ce succès en général ?

Muriel Park : Dans les livres français, on trouve une diversité de sujets et de style graphique, et une originalité qu’on ne trouve pas ailleurs. C’est très attirant pour les éditeurs coréens.

Elsa Giroux : C’est toujours le graphisme et la créativité que les éditeurs étrangers viennent chercher dans la production française. Mais disons que les éditeurs coréens sont souvent moins "frileux" que les anglo-saxons, par exemple, et plus ouverts à des livres moins enfantins, plus à la limite du genre, mais aux illustrations originales et fortes. Il y a une grande culture coréenne de l’image. Beaucoup d’expositions, de livres ont été consacrés en Corée à l’illustration française et de nombreux illustrateurs français ont été reçus à Séoul.

 

BIEF : À partir d’exemples plus précis de votre catalogue, pouvez-vous expliquer le bon accueil de ces ouvrages ?

Muriel Park : Dans le catalogue d'Hélium, ce sont surtout les pop-ups de qualité comme Oh! mon chapeau, Oceano, Dans la forêt des paresseux qui sont bien accueillis par les lecteurs coréens.

Elsa Giroux : Ces pop-ups sont en effet réimprimés en coproduction très régulièrement. Les éditeurs coréens sont fidèles à des auteurs et des illustrateurs dont ils apprécient le travail, comme le fait Log Press avec les livres de Laurent Moreau.

 

BIEF : Comment travaillez-vous avec les éditeurs coréens ?

Muriel Park : Nous envoyons aux éditeurs coréens une newsletter une fois par semaine, avec une présentation de titres en coréen. Si des titres retiennent leur attention, ils nous contactent. Pour certains éditeurs que nous connaissons bien, on présente bien sûr des titres en direct.

Elsa Giroux : Je travaille quasi exclusivement avec Muriel Park, d’Orange Agency, avec qui je suis en contact régulier et que je rencontre au moins deux fois par an à Bologne et à Francfort, en compagnie des principaux éditeurs coréens avec lesquels nous collaborons. Je lui envoie toutes les nouveautés, et c’est elle qui fait l’intermédiaire entre les éditeurs et moi, pour le suivi des coproductions notamment.


Propos recueillis par Catherine Fel

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