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Acquisitions et cessions de droits étrangers pour l’édition française en 2013 : les principales tendances se confirment

juillet 2014

Le SNE et le BIEF ont, comme ils le font depuis cinq ans, collecté les données permettant d’établir les synthèses statistiques relatives aux échanges de droits internationaux.
En 2013, les principales tendances se confirment : cessions en augmentation, le chinois première langue de destination et la prépondérance des secteurs jeunesse et BD.

Le SNE, avec l’appui de sa Commission internationale, et le BIEF ont, comme ils le font depuis cinq ans, élaboré, collecté les données permettant d’établir les synthèses statistiques relatives aux échanges de droits internationaux, acquisitions comme cessions.

Toutes ces informations se retrouvent dans le document Repères statistiques - International 2013-2014, publié par le SNE en juin 2014, avec la coopération du BIEF.

 

Des cessions en augmentation, avec le chinois comme première langue de destination et la prépondérance des secteurs jeunesse et bande dessinée

Concernant les cessions, ces données apportent des éléments importants pour nourrir une réflexion des éditeurs français sur leur action à l’international, la contribution que celle-ci apporte à leur rentabilité, les domaines éditoriaux et les langues - comme les pays - qui connaissent les évolutions les plus notables.

Sur les 143 maisons qui ont répondu à l’enquête, soit un peu plus des 2/3 des éditeurs interrogés, 26% d’entre eux déclarent ne pas avoir cédé au moins un titre en 2013. Ce qui, en creux, indique que près des 3/4 des répondants ont réalisé des cessions.

 

Cet effectif de réponses, la diversité des tailles des maisons et des domaines qu’il comprend, ainsi que sa progression continue confèrent à cette étude un niveau de représentativité satisfaisant, même si l’objectif reste de l’augmenter encore pour rendre compte au plus près de la réalité.

 

À périmètre constant, le nombre de cessions en 2013 a progressé de 7,7% par rapport à 2012, s’établissant à 11 892 titres cédés. Avec une extrapolation raisonnable, on obtiendrait plus de 12 000 titres cédés.

 

L’Asie, confirme, toujours plus pourrait-on dire, son rang de première zone de destination. Le chinois, avec 1 524 titres cédés vers cette langue (dont 1 315 pour la Chine "continentale"), représente 12,8% des cessions. Les livres pour la jeunesse sont l’objet de 83,9 % des contrats signés, indice plus que jamais fort de l’intérêt dans ces pays pour cette catégorie d’ouvrages.

Avec 11,6% de part de marché, l’italien vient en deuxième position. La bande dessinée y représente 44,4% des cessions de droits vers cette langue, qui s’élèvent au total à 1 385 cessions.

 

L’espagnol, avec 8,1% du total - contre 10,5% l’année précédente -, reste une langue d’extraduction importante. On peut observer que les livres publiés en Espagne représentent 74,7% du total de ces cessions contre 69,2% en 2012. 

La baisse observée en Amérique latine, en particulier en Argentine - 118 essions contre 189 en 2012 -, est à la source de ce phénomène. La présence, importante, des éditeurs argentins au Salon du livre de Paris devrait conduire à des résultats plus encourageants pour ce pays en 2014.

 

Le nombre de titres cédés vers l’allemand (Allemagne) connaît une baisse en un an de 11,3%, avec 941 contrats signés en 2013 contre 1 061 en 2012. La bande dessinée - 431 contrats réalisés en 2013, 578 un an auparavant - en est la principale explication.

Sur la totalité, jeunesse et bande dessinée représentent 71% des cessions de droits, chiffre stable en comparaison de 2012.

 

Acquisitions : leur nombre est en hausse, l’anglais est la première langue traduite

Concernant les acquisitions, avec 2 710 titres achetés en 2013, leur nombre est en hausse sur un an (+38,1%) mais en baisse à périmètre constant (-8,7%).

Toutefois, c’est important de le noter, c’est l’effectif le plus élevé de répondants pour les acquisitions de droits étrangers (intraduction) jamais observé depuis le lancement de cette enquête.

 

Le nombre de services et de personnes en charge des différentes étapes de l’acquisition (éditeurs, services comptables…) conduit à une grande difficulté pour obtenir un nombre de réponses satisfaisant. Cela concerne particulièrement les maisons de taille plus importante. Ainsi, la non-réponse de quatre maisons de taille significative ne permet pas d’obtenir une vision proche de la réalité pour 2013, comme pour les années précédentes.

 

Avec 1 469 titres, soit 54,2% du total, la langue anglaise - dont 863 titres américains - est la première langue traduite. Une statistique voisine de celle que donne Livres Hebdo dans son classement des langues traduites en 2013 à partir de la base Electre.

 

La bande dessinée, pour une grande part les mangas, représente 36,9% du total, quand la littérature pèse 34,7% des acquisitions.

 

Il est difficile de commenter plus avant ces chiffres - la lecture des Repères statistiques, évoqués plus haut, permet d'obtenir plus d’indications.

 

Concernant l’édition numérique, les éditeurs français privilégient la cession pour une exploitation papier et sur support numérique à des contrats séparés. L’étude Acquisition et cessions de droits numériques (panorama des pratiques internationales), réalisée et publiée en décembre 2013 par le BIEF, propose des résultats intéressants sur ces sujets.

 

Les dispositifs d’aides publiques à la traduction mis en place par le Centre national du livre et l’Institut français, l’action, sous différentes formes, menée par le BIEF dans le monde entier tout au long de l’année, l’internationalisation croissante du Salon du livre de Paris, tout cela concourt au développement international de l’activité des éditeurs.

 

Le rôle central joué par le travail des personnes et des services en charge des droits étrangers est l’un des piliers de cette activité. Ils sont de fait des relais de croissance de l’édition française. De plus, en favorisant un rayonnement international à leurs livres, ils offrent aux auteurs, acteurs de la création, un débouché important en complément du travail en amont des autres secteurs des maisons d’édition.


Jean-Guy Boin