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Compte rendu

Gaudeamus, l’exigence française à la Foire internationale du livre de Bucarest

janvier 2011

[18-22 novembre 2010]
La 17e édition de la Foire internationale du livre et de l’éducation Gaudeamus a obtenu un succès considérable avec 103 000 visiteurs, près de 400 exposants et une très large couverture médiatique. Le programme des évènements a référencé plus de 500 manifestations.

La 17e édition de la Foire internationale du livre et de l’éducation Gaudeamus s’est déroulée du 18 au 22 novembre 2010 au parc des expositions de Bucarest. Cette édition a obtenu un succès considérable avec 103 000 visiteurs, près de 400 exposants et une très large couverture médiatique. Le programme des évènements a référencé plus de 500 manifestations.
 
Le stand de l’ambassade de France, tenu par le libraire roumain Carturesti, occupait un espace de 40 m² à l’entrée de la foire. Une sélection diversifiée de 1 300 titres français récents, envoyée par le BIEF, a été présentée au public.
Cette année, le poste a reçu les écrivains Marie Darrieussecq, Jean-Noël Pancrazi, ainsi que le célèbre écrivain d’origine roumaine Norman Manea de retour en Roumanie pour quelques jours.

Marie Darrieussecq et Jean-Noël Pancrazi ont assisté à une table ronde consacrée au plagiat dans l’histoire de la littérature, aux côtés de représentants du monde de la culture roumains. Le débat a été suivi du lancement du livre Rapport de police de Marie Darrieussecq, édité chez POL et publié en Roumanie aux éditions Pandora. Marie Darrieussecq est un auteur très apprécié en Roumanie : son livre a reçu un bon accueil par la critique et sa venue en Roumanie a permis d’entamer une discussion intéressante sur la propriété intellectuelle.
Les échanges et rencontres occasionnés par le séjour des invités français lors de la foire ont été riches et fructueux, notamment dans le domaine de la bande dessinée.
 
Toutefois, bien que très visitée cette année encore, Gaudeamus est à présent clairement identifiable à une "foire aux livres" davantage qu’à un véritable salon, séduisant avant tout ses visiteurs par des remises considérables effectuées sur le prix des livres et pratiquées par l’ensemble des éditeurs. Le très grand nombre d’événements, principalement commerciaux (lancements et signatures), et l’organisation complexe de la foire entravent malheureusement la bonne tenue de débats et tables rondes, souvent organisés à l’initiative des institutions étrangères.
 
Dans ce contexte, il convient également de noter l’intérêt timide des lecteurs roumains pour la production éditoriale française. La sélection du BIEF peine en effet à trouver son public, concurrencée par les remises importantes pratiquées par les éditeurs roumains (jusqu’à 75%). La baisse des salaires (moins 25% dans le secteur public) est également en cause.
Reste malgré tout l’intérêt constant du grand public pour les formats poche et les livres pour enfants. Les dictionnaires et méthodes d’apprentissage du français sont également très recherchés.
 
Pour autant, le goût des milieux littéraires roumains pour l’édition française est toujours actuel et la francophilie reste un aspect incontournable de la culture roumaine. Aussi, si le livre reste un objet culturel important en Roumanie, le contexte de crise dans lequel évolue le pays démontre la nécessité de le promouvoir et de le soutenir constamment, pas seulement lors de manifestations commerciales. Un accompagnement renforcé de la chaîne du livre et de plus nombreux échanges entre professionnels roumains et français devraient ainsi figurer sur la liste des bonnes résolutions pour 2011.

Sidonie Mézaize, Responsable du Bureau du livre, ambassade de France en Roumanie