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Portrait et entretien de professionnel

Ouverture d'une librairie française à Bucarest : l'esprit d'un lieu

août 2009

L’Institut français de Bucarest s’est associé à la librairie Carturesti pour ouvrir, dans ses murs, une librairie française. Le Conseiller de coopération et d’action culturelle, directeur de l’Institut, Henri Lebreton, a bien voulu répondre à nos questions.
● Dans quelle mesure l’ambassade de France en Roumanie et l’Institut français de Bucarest appuient-ils le projet de création de cette librairie ?
Henri Lebreton :
Le projet de créer une librairie française à Bucarest est parti du  constat paradoxal qu’il n’existait aujourd’hui aucun lieu dans cette capitale où trouver une sélection d’ouvrages en français, diversifiée, rendant compte de l’actualité littéraire et du débat d’idées à Bucarest, alors même que la Roumanie est l’un des grands pays francophones et que Bucarest compte près de 400 000 étudiants.
Notre objectif était donc de combler ce manque et d’offrir la possibilité à des lecteurs roumains de pouvoir trouver à Bucarest des livres en français ou de pouvoir en commander par l’intermédiaire d’un libraire de métier. Et où implanter cette librairie sinon à l’Institut français, situé en plein coeur de Bucarest, dans un superbe bâtiment, et qui est connu de tous pour ses cours de langue, sa médiathèque, sa salle de cinéma et sa programmation artistique.
En outre, l’ouverture d’une librairie et d’un café fait partie d’un plan de déploiement de nouveaux services et de rénovation des espaces de l’Institut français, et nous l’avons pensé en synergie avec les activités de l’Institut. Cette librairie-café a vocation à être un pôle d’attraction supplémentaire pour l’Institut aussi bien qu’un lieu d’animation. C’est à partir de la librairie et en liaison étroite avec elle que nous comptons développer l’action autour du livre français à partir de ce que nous proposons aujourd’hui : lectures croisées en français et roumain, conférences d’auteurs français, lancement de livres, rencontres-débats.
Au plan pratique, nous avons signé une convention avec Carturesti pour les locaux et travaillé avec ses équipes pour qu’elles identifient des partenaires professionnels en France et puissent bénéficier des procédures d’aide du CNL aux librairies françaises à l’étranger. L’appui du BIEF dans cette phase d’identification et de conseil a été extrêmement précieux.

● Qu’en attendent Carturesti et l’ambassade ?
H. L. :
Pour Carturesti qui dispose déjà d’une très belle librairie à Bucarest qu’elle vient d’agrandir et de plusieurs lieux de vente en Roumanie, ce projet lui permet de se positionner sur un nouveau marché tout en bénéficiant de l’expérience de l’Institut français. Pour l’ambassade, cette librairie française, où l’on pourra trouver des livres mais aussi des CD et DVD d’artistes français, participera à l’action de promotion de la création et de la langue française qui est, bien sûr, au coeur de sa mission. Pour encourager l’apprentissage du français dans les écoles, les lycées, les universités, il faut que les jeunes Roumains et leurs professeurs puissent avoir accès à des produits culturels français.

● Quels sont les publics auxquels s’adresse la librairie ?
H. L. : Nous souhaitons toucher un public aussi large que possible : les Français et les francophones de Bucarest devraient être parmi les premiers clients de la librairie ; les étudiants, les enseignants du secondaire, les universitaires francophones formeront, je l’espère, l’essentiel de la clientèle et la librairie offrira d’ailleurs, à leur intention, un service de commande pour une demande d’ouvrages plus spécialisée. L’Institut français dispense des cours de langue à plusieurs milliers d’étudiants : ce sont aussi des clients potentiels. Enfin, nous comptons sur l’agrément de cette librairie-café, sur le design résolument contemporain que nous avons voulu lui donner, sur l’esprit d’un lieu culturel français ouvert sur l’ensemble des services de l’Institut pour attirer un public jeune, curieux de nouveauté, susceptible de s’intéresser aux romans, aux albums, aux films qui seront en vente. Nous sommes à quelques jours de l’ouverture. J’espère que notre pronostic se vérifiera au-delà. J’espère surtout que ce projet créera dans la durée une dynamique culturelle et commerciale au profit du livre français et de la francophonie.

Propos recueillis par Pierre Myszkowski et Aude Mayans

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