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La revue littéraire HO !, le miroir d’une génération

avril 2008

Cette revue créée en 2005 et tirée à 2 000 exemplaires est devenue une des premières revues littéraires en Israël.
Dans l’édition israélienne, la poésie est largement présente. Elle est aussi à l’origine de la création de cette revue en 2005, publiée deux fois par an à environ 2 000 exemplaires par les éditions Achuzat Baït, avec le soutien de l’ambassade de France, et qui est devenue l’une des premières revues littéraires en Israël, y compris pour la prose et le théâtre.
 
Elle propose des traductions littéraires et des inédits à la fois d’écrivains israéliens confirmés, comme Anna Hermann, Benny Mer, Maya Arad, Alon Hilou, Yehoshua Kenaz…, et de jeunes talents, comme Sivan Beskin, Amir Beker, Amotz Guiladi, Matan Hermoni, entre autres…, auteurs qui peuvent avoir en commun de « reconnaître une influence de la culture française sur leurs créations ».
 
Quand on demande à son rédacteur en chef et fondateur, le poète et traducteur Dory Manor, et à l’un de ses principaux collaborateurs, Moshe Sakal, tous deux parfaitement bilingues hébreu-français, pourquoi son titre, pourquoi HO !, ils répondent que c’est le HO ! de l’étonnement, commun à toutes les langues.
 
Une filiation française
Est-ce celui que l’on doit ressentir en lisant la revue ?
Étonnement certainement, admiration même pour des tours de force de traduction, comme on en trouve dans des dossiers consacrés à des poètes français – Paul Valéry, Victor Hugo, Tristan Corbière, Boileau, dont la traduction de L’art poétique par Dory Manor avait fait la une du Haaretz !
Pour lui, qui a appris le français au lycée, « quand il était encore prisé », il faut « traduire pour comprendre ». En chantier : la traduction intégrale du Cimetière marin et un prochain numéro pour faire découvrir Paul Valéry aux lecteurs israéliens, lesquels peuvent réserver un succès à des œuvres poétiques françaises : Les Fleurs du mal, qu’il a traduites à dix-neuf ans, en sont à leur septième retirage, un véritable best-seller !
 
Les trois premiers numéros de la revue ont été conçus à Paris, où Dory Manor et Moshe Sakal ont tous deux vécu, comprenant un dossier sur l’Oulipo, ou encore un article sur le roman policier français. Si la fiction française est l’un des sujets de prédilection de la revue, on peut y découvrir aussi des traductions du russe, de l’espagnol, du yiddish et de l’arabe.
D’une façon plus large, pour les fondateurs de la revue, « importer la littérature européenne est un acte politique » pour ne pas laisser toute la place à l’influence américaine.
 

Catherine Fel

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