Arthur, Lancelot, Perceval, Godefroy de Bouillon,
Du Guesclin... Les chevaliers continuent de faire
rêver plusieurs siècles après leur disparition. Cette
fascination repose peut-être sur un malentendu.
Les chevaliers sont-ils vraiment courtois, preux, héroïques,
protecteurs de la veuve et de l'orphelin ? Ou bien des brutes
guerrières, des pillards sans scrupule ?
Tout commence vers l'An Mil, avec l'apparition de ces
guerriers à cheval regroupés autour de leur seigneur. Dans tout
l'Occident s'imposent alors un modèle militaire et social, mais
aussi un système de valeurs dont le pouvoir de séduction n'a
pas faibli.
Peu à peu, à partir du XIIe siècle, un idéal chevaleresque s'est
fixé : honneur, largesse, courtoisie, loyauté, éloge de la prouesse.
Des épopées, des romans le diffusent, le transforment, l'exaltent.
Alors même que la puissance sociale des chevaliers s'efface
et que leur raison d'être - le service armé des châtelains, leurs
guerres privées - disparaît.
Un modèle de «perfection virile» demeure : celui du chevalier
errant qui, tel Lancelot, court d'aventures en exploits.
Celui du «bon chevalier sans peur et sans reproche» qui, tel
Bayard, a fait rêver des générations d'enfants. Un modèle revisité
par Hollywood : les héros de La Guerre des étoiles de
George Lucas ne sont-ils pas encore des chevaliers ?