L’ Empire byzantin (330-1453), mélange fascinant d’audace créatrice et de maintien des traditions, a été pendant plusieurs siècles, la première puissance de la chrétienté. Installé autant en Asie qu’en Europe, il a constitué un lien fort entre ces deux continents : la chrétienté orthodoxe en est l’héritière directe au plan spirituel et artistique. La cathédrale Sainte-Sophie, qui fut jusqu’à la chute de l’Empire, la plus grande église de la chrétienté, aujourd’hui musée, est toujours le monument le plus visité d’Istanbul et l’art de la mosaïque y a été porté à son apogée. Cet empire a joué un rôle décisif dans la transmission des textes littéraires, philosophiques et scientifiques de l’Antiquité grecque, qu’il a sans cesse étudiés et édités : sans lui, nous ne connaîtrions en version originale ni Platon, ni Euripide, ni Euclide.
Michel Kaplan, professeur à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), dirige le centre de recherches d’Histoire et Civilisation byzantines et du Proche-Orient médiéval.