«Je crois d'une foi parfaite en la venue du Messie, et même s'il tarde
à venir, en dépit de tout cela, je l'attendrai jusqu'au jour où il viendra.»
C'est l'un des treize articles de la profession de foi de Maïmonide, rabbin
espagnol très célèbre du XIIe siècle. Elle fait partie des prières juives dites
dans les synagogues aujourd'hui.
«Il est né le divin enfant... Depuis plus de quatre mille ans, nous le
promettaient les prophètes.» C'est l'un des chants de Noël les plus
populaires parmi les chrétiens, lorsqu'ils célèbrent l'anniversaire de la
naissance de celui qu'ils considèrent comme le Messie.
A la question «quelle est la différence entre les juifs et les chrétiens ?»
la réponse est donc simple apparemment : les juifs attendent encore
le Messie, les chrétiens l'ont trouvé : c'est Jésus de Nazareth ; d'ailleurs,
ils l'appellent publiquement «Jésus-Christ» qui veut dire «Jésus-Messie».
Bien sûr, chaque camp a ses arguments ; mais, pour nous, la question
rebondit : comment expliquer que certains juifs contemporains de Jésus
de Nazareth aient reconnu en lui le Messie qu'ils attendaient, et d'autres
non ? Pour ces derniers, qui sont la très grande majorité, il faut bien le
reconnaître, cela relevait d'une évidence : Jésus ne correspondait pas à
leur attente, il ne pouvait d'aucune manière prétendre être le Messie ;
pour les autres, ceux qui ont cru en Jésus de Nazareth, on peut lire les
raisons de leur foi dans le Nouveau Testament, mais on devine à travers
les lignes que cela n'a pas été si simple...
Quelles étaient les attentes des hommes de la Bible ? Quand et de
quelle manière ont-ils commencé à parler d'un Messie ? Pourquoi les
chrétiens ont-ils identifié Jésus de Nazareth avec le Messie qu'ils attendaient
? A partir de sa connaissance des textes bibliques, Marie-Noëlle
Thabut répond à toutes ces questions.