Audrey Hepburn, c'est un petit visage
triangulaire, la grâce d'une adolescente
grandie trop vite et d'irrésistibles mines
de jeune chat sauvage. Avec ses
cheveux courts, son regard de faon et
sa taille de libellule, elle est pour Colette
«un trésor trouvé dans le sable». Après
avoir incarné Gigi sur les planches de
Broadway, elle s'impose sans peine
dans les studios d'Hollywood.
Un port de tête princier et une immense
intelligence distillent tout au long d'une
carrière jalonnée de chefs-d'oeuvre
la plus admirable des alchimies. Son
amitié avec Hubert de Givenchy
l'immortalise en outre comme déesse
de la vraie mode, c'est-à-dire du chic
indémodable. Sa perfection est un
équilibre subtil entre plastique parfaite
et beauté de l'âme. Jamais aveuglée
par les feux des projecteurs, elle refuse
de sacrifier son bonheur familial aux
artifices de la gloire, et de grands
réalisateurs tels que Visconti ou
Hitchcock regretteront de ne pouvoir
tourner avec elle.
À la fin de sa vie, elle met sa célébrité
au service d'une cause humanitaire.
Son rôle d'ambassadrice de l'Unicef
n'est pas du cinéma et son regard
si fascinant à l'écran bouleverse dès lors
le monde pour plaider la cause
des déshérités. Jusqu'au bout son
élégance aura d'abord été celle du
coeur, et «Dieu a désormais à ses
côtés le plus merveilleux des anges»
(Elizabeth Taylor).