Dans nos esprits, le chevalier
symbolise une époque. Période
d'insécurité et de violences
quasi constantes, le Moyen Âge voit
dans la pratique des armes ou l'art
de la guerre une activité légitime.
Les témoins nous ont laissé des récits
de combats, batailles, sièges ou razzias
tous aussi macabres les uns que les autres.
Ils décrivent la férocité et la cruauté
d'altercations rendues inévitables en
raison d'importants enjeux. Ces combats
semblent même nécessaires au maintien
de l'ordre politique et religieux. L'histoire
médiévale du Midi de la France ne déroge
pas à cette règle. Toutefois, il faut nuancer l'image d'une société sans cesse
soumise aux exactions de seigneurs guerriers, abusant de leur rang et de
leurs armes.
Ces batailles aux noms demeurés célèbres - Muret, Beaucaire, Montségur -
vont bouleverser l'échiquier politique et religieux de l'Europe occidentale.
Au tournant du XIIe siècle, le grand duel entre les maisons de Toulouse
et de Barcelone laisse la place aux prémices d'un conflit régional d'un genre
nouveau : la croisade albigeoise. Cette première «guerre sacrée», organisée
dans l'Occident chrétien, invente la «guerre des temps modernes et la mort
quantifiée».