Le richissime lord Peter Witchell a disparu sur les arêtes de la
Meije, à près de 4 000 mètres d'altitude ! Kidnapping ou assassinat ?
Qui est le coupable ? Le bel Antonio, ce jeune Italien trop solitaire pour
être honnête ? Félicien Favret, le guide véreux ? Les frères Andrews,
alpinistes aussi émérites qu'antipathiques ? À moins qu'il ne s'agisse de
ce Donald Throgmorton, le cousin beau parleur de Peter Witchell ? Mais
puisque le cadavre demeure introuvable, peut-être n'est-ce finalement
qu'un banal accident... Entre le Pic Central et le Grand Pic, la crête
de la Meije a fait dévisser plus d'un débutant. Une chute de plusieurs
centaines de mètres, ce ne serait pas une première.
Philippe Chatel, le narrateur, écarte intuitivement cette hypothèse.
Son premier souci est d'abord de préserver Patricia, la pétillante
fiancée de Peter. Entre la Bérarde et les sommets de la Meije, l'ami
Ludovic Fournier mène l'enquête sur le terrain. Méticuleux et tenace,
il a tout d'un Sherlock Holmes des neiges.
En arrière-fond de cette sombre histoire, l'ambiance haute montagne
des années cinquante est fidèlement restituée avec ses personnages
grands et petits : les alpinistes et les guides, les hôteliers et les touristes.
Accident à la Meije réussit une gageure : être tout à la fois un
«polar» haletant et un authentique roman de montagne. Entre la Grave
et la Bérarde, le théâtre de cette intrigue peu banale sont les arêtes
prestigieuses du plus beau massif du Dauphiné. Une topographie
impressionnante, dont l'auteur utilise savamment les particularités
pour nourrir son récit. Subtile rareté de la littérature alpine, le livre
d'Étienne Bruhl invente un genre : «le roman policier alpin».