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Autres - Autres
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Images en Manœuvres
Présentation de l'éditeur
Les oeuvres de l'artiste italien Piero Manzoni sont exposées
dans les plus grands musées du monde.Pour les critiques, il est l'un des plus grands, à l'égal de Marcel
Duchamp.Pour de nombreux artistes, il est une figure de la rupture.Pour les marchands, il est une valeur sûre.Pour les collectionneurs, il fait partie des incontournables.Dans les écoles d'art, Manzoni est un classique.En 1961, il crée les 90 Merda d'artista, boîtes de conserves
contenant 30 grammes de ses propres excréments destinées à
être vendues au prix de 30 grammes d'or au cours du jour.L'existence même des Merda d'artista est une limite que la
société a traitée comme telle : quand une de ces boîtes a
été exposée en 1961 dans une galerie nationale en Italie, la
polémique est allée jusqu'au Parlement italien. Dino Buzzatti
défendit Piero Manzoni dans des affrontements qui eurent lieu
par journaux interposés.De quelle façon cela est-il de l'art ? Qui décide de l'existence
d'une oeuvre d'art ? A partir de quel moment un objet devient-il
une oeuvre ?Comme pour beaucoup d'artistes, la gloire de Piero Manzoni
est bien plus grande mort que vivant.Retracer le trajet des Merda d'artista dans le temps et
l'espace-le prix, les différents propriétaires, c'est mesurer la
reconnaissance accordée à l'artiste.Le monde de l'art contemporain, comme tous les milieux, ceux
de la mode, de la musique, du cinéma, du sport, ceux des
spécialistes, comporte son propre système de valeurs, ignoré
du grand public, ou incompréhensible du fait de l'inconscience
des règles et valeurs qui constituent ce système.Nous prétendons que ces règles sont les mêmes que celles qui
organisent notre société de façon à autoriser des échanges,
se réaliser et exister, entretenir un rapport avec le monde et
le temps.Rechercher les relations entre les propriétaires, mettre en
évidence l'établissement des valeurs, la nature de leur rapport
avec l'objet possédé.C'est le propos de notre oeuvre.Depuis sa création, cette série a été disséminée dans le
monde entier. Aujourd'hui, la valeur d'une boîte est d'environ
30 500 Euros (environ 200 000 FF, 25 à 35 000 US$).Parmi les propriétaires de ces boîtes, des institutions
nationales, des artistes, des collectionneurs, des marchands.La Merda d'artista est une oeuvre à laquelle il nous est
impossible d'accrocher une valeur formelle : la taille de l'objet,
la banalité de son enveloppe, de ses couleurs...Pour une personne non informée, sans connaissances, c'est le
rire, la colère, ou un symbole de la décadence.Dans le monde de l'Art, c'est un must.D'où vient cette différence de jugement de «goût» ?Posséder une oeuvre d'Art, c'est vouloir entretenir un rapport
avec elle, l'artiste, le vendeur, son époque...Chaque propriétaire entretient avec sa Merda d'artista un
rapport particulier :Quel a été le trajet de l'oeuvre ?Dans quelles conditions l'a-t-il acquise ?Qui la lui a cédée ?A quel prix ?Quand ?Où cette oeuvre est-elle entreposée ?Quels sens donne-t-il à sa possession ?Comment est-elle exposée au public ?Dans quel but ?S'intéresser à ces propriétaires, c'est traverser le monde
de l'art, c'est faire le tour du monde en 90 boîtes : un grand
nombre de pays est concerné - Italie, France, USA, Japon,
Suisse, Corée... -, tous les acteurs du monde de l'Art, ses
mécanismes, ses valeurs, ses circuits.Valeur commerciale et valeur artistiqueAu début, ce n'est qu'un assemblage de métal, de papier et
d'excréments humains. Puis, en quarante ans, cet assemblage
devient une oeuvre d'art, avec une valeur commerciale, une
valeur artistique et elle génère les discours enflammés les plus
variés. Le film s'intéresse aux mécanismes de ces valorisations,
aux points d'appuis sur lesquels la société applique le levier
qui transforme la valeur des objets.La valeur commercialeA part la cote de l'artiste, un exemple de mécanisme est
le processus qui consiste à prendre un objet et à l'assurer.
La prime dépend alors de la valeur de l'objet, et une fois
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