À la Belle Époque, les jardins parisiens offrent aux trois frères Séeberger
un cadre privilégié pour mettre en scène leurs commandes de cartes
postales, alors très en vogue. Décors et saynètes, soigneusement composés,
traduisent à la fois le récent engouement du bourgeois pour l'esthétique
impressionniste et l'ambiance de l'univers proustien.
Espace pictural, social ou mondain, le jardin est aussi le lieu où se côtoient
familles bien mises et prolétaires, où l'on respire un parfum d'exotisme
colonial à contempler des fauves engrillagés, et où l'on parade dans
les nouvelles tenues sportives : au diable faux cols et jupes empesées...
Une vision originale de la Belle Époque à travers ces «tableaux»
étonnants, en grande partie inédits, au charme un peu suranné
mais souvent drôles ou émouvants, véritable anthologie de photographies
humanistes avant la lettre.