Monterey, Californie. 1967 ? Sans doute, oui.
Kensley Tremens, jeune métis japonais indifférent
à l'Été de l'Amour et à la guerre du Vietnam,
erre à la recherche de ses origines. Son
père adoptif, vétéran alcoolique rongé de culpabilité,
lui a révélé le viol de sa mère par un
soldat japonais échappé d'un camp.
Mais si le Japon envahissait les États-Unis ?
Si des escadrilles fantômes menées par un
samouraï imaginaire bombardaient une installation
d'art contemporain perdue dans la vallée
de la Mort certains soirs à heure fixe ? Et si ces
raids coïncidaient avec les rêves agités d'un
jeune homme amnésique au visage bandé, surveillé
de très près par l'armée ? Nous ne serions
plus en 1967, alors. Nous serions ailleurs, dans
un monde de quêtes en trompe-l'oeil où tous les
moyens seraient bons pour embrasser la folie et
la mort, et exercer enfin une vengeance
adéquate.
Roman de la douleur et de la déstructuration,
Sayonara baby dit les ravages irrémédiables
causés aux esprits purs par la guerre et le
mensonge, et trace la voie d'une rédemption
possible, en forme d'oubli, de fuite et de
réinvention schizophrénique.
Âgé d'une trentaine d'années, Fabrice Colin
vit à Paris.