Marc Vilrouge dort plus de huit
heures par jour. S'il accorde autant
d'importance à son sommeil, c'est
qu'il y mène une double vie depuis
trente-trois ans.
«Le deuxième mois, les trois jours
d'ovulation virèrent à l'abattage. Nous
avions planifié une insémination toutes
les heures, et vers la fin de la journée, je
prétextai, épuisé, qu'il fallait peut-être
s'arrêter là, parce qu'à force, ce môme,
il allait être terminé au pipi. Et puis
une mère portée sur la bouteille et un
père pédé sous Prozac, c'était déjà lourd
comme héritage familial. Alors si en plus
de ça, on ne misait pas sur la qualité,
là, pour le coup, oui, on allait se retrouver
avec un tocard.
«Christine ne trouva rien à redire.
Elle en avait marre de faire le poirier
dans la chambre, et moi de poireauter
dans le salon la queue tremblante comme
un oisillon tombé du nid, enroulée dans
du coton puisque je ne supportais plus le
contact direct du slip entre mes jambes.»