Le 11 février 1971, René Desmaison entreprend avec Serge
Gousseault une grande première hivernale sur la face nord des
Grandes Jorasses : la voie directe qui mène à la pointe Walker
(4 208 mètres).
Dès les premiers jours, l'ascension se révèle difficile. La neige
tombe sans discontinuer, les cordes, très endommagées par des
chutes de pierres, sont presque inutilisables, les pitons manquent.
Le 15 février, à trois cents mètres du sommet, le contact radio
est coupé, les deux grimpeurs n'ont plus que deux jours de
vivres. Serge Gousseault montre des signes de faiblesse alarmants.
Désormais chaque mètre gagné est un combat. Les bourrasques
et le froid glacial épuisent l'homme qui meurt le 22 février.
C'est le journal d'une cordée tragique que raconte ici René
Desmaison, sauvé in extremis au quinzième jour.
En son temps, ce drame des Grandes Jorasses souleva une vive
polémique sur les secours en montagne. Ce récit exceptionnel,
aujourd'hui réédité, reste un hymne à l'ascension, une leçon de
solidarité et un poignant témoignage sur la vulnérabilité de
l'alpiniste face aux éléments.