La demande en réparation de crimes perpétrés dans un passé plus ou moins lointain et qui
ont marqué la conscience de l'humanité (les «crimes de l'histoire») fonde à l'heure actuelle
de nombreuses réclamations portées devant des fors nationaux, transnationaux et
internationaux. La restitution des fonds dormants des banques suisses et la réparation des
dommages causés par les travaux forcés en Allemagne au cours de la Seconde Guerre
mondiale, les actions engagées contre le gouvernement japonais pour le recours
systématique, lors de ce conflit, à des «femmes de réconfort» ou les débats suscités, lors
de la Conférence des Nations Unies de Durban en août 2001, par la question de la
réparation des dommages causés par l'esclavage ne sont que quelques exemples d'une
importante controverse qui s'impose désormais dans le débat politique international.
Le présent ouvrage collectif - auquel ont participé non seulement des juristes, mais
également des représentants d'autres disciplines des sciences sociales ainsi que des
journalistes - analyse le rôle du droit en ce domaine. Au moyen de l'examen d'expériences
passées et de perspectives d'avenir, il vise à identifier les institutions et mécanismes à
disposition de ceux qui réclament une réparation pour les crimes de l'histoire ainsi que les
obstacles qu'ils rencontrent dans l'univers du droit. L'ouvrage constitue un outil précieux
pour tous ceux qui cherchent à approfondir leur réflexion sur le sens à donner, dans le
contexte de la communauté internationale contemporaine, à ces doléances faites pour
certains, au nom de la justice, sinon du droit, et qui apparaissent pour d'autres, comme un
exercice de «surenchère de la mémoire».